La création de Babachic et de Moodywood

La création de Babachic et de Moodywood

Les perles en bois

babachic beads image C’est d’abord l’histoire de Max et de son attirance par ce qu’il y a de plus original et insolite. Le point commun de ses trouvailles, c’est la couleur ; Maxime aime les couleurs ! C’est donc en toute logique que lors d’un de ces voyages, il s’est amouraché de petites perles en bois peintes à la main, trouvées à Bénarès en Inde chez Uma, qui deviendra bientôt notre partenaire et notre ami. Des perles, Max en ramène en quantités en cette année 2006, il achète à Uma tout ce qu’il a, en vrac — je me souviens même d’avoir pesté contre lui, car le problème de Max, c’est qu’il n’y va jamais de main morte. Mais il va falloir les vendre ces perles ! trouver à les utiliser ! et pour cela, il va falloir s’ingénier. Ainsi Max et moi, commençons à réaliser des bijoux avec nos petites perles en bois (pour passer le temps sur les marchés)… Le succès est immédiat ! Le coup de foudre de Max est contagieux, tous sont attirés par ces petites perles délicatement décorées.

La boutique : Babachic

En 2007, nous arrêtons la vente sur les marchés. Notre second bébé étant en route, la vie de forains ne nous convient plus. C’est donc en toute logique que nous ouvrons une boutique. Pour cela nous nous installons à Tarifa, petit village situé à l’extrême pointe de la péninsule Ibérique, dernière ville arabo-andalouse avant l’Afrique, là où la Méditerranée rejoint l’Atlantique, avec Tanger à un jet de pierre. Nous appelons notre boutique Babachic. Nous nous sentons bohèmes, avec classe, et amoureux des voyages. On aime les jolies choses, les objets originaux, l’artisanat. Alors Babachic nous résume bien. On commence par y vendre nos kilos de perles évidemment, et des babouches marocaines, et puis des babioles trouvées en Inde. Notre identité se forge peu à peu mais, en 2007, elle est encore fragile.

L’agent belge

C’est à l’été de 2007 qu’un distributeur de bijoux, venu de Belgique en vacances à Tarifa, nous interpelle un jour dans la boutique et nous demande si nous avons une marque. Il nous explique que nos perles et nos design ont une identité forte et que, si nous sommes prêts à créer notre marque, il serait évidemment notre agent pour la Belgique. Le succès des ventes dans la boutique durant l’été 2007 est incroyable —mon Dieu quand j’y pense : Darius est né le 6 août et je me vois encore faire des bijoux dans la cuisine pendant la nuit pour assurer du stock pour le lendemain ; même ma mère doit s’y mettre… Cet intérêt pour nos bijoux et la proposition inattendue de notre Belge nous invite à franchir une étape et à créer notre marque. C’était sans anticiper ce que cela allait chambouler dans la petite vie cool que l’on menait alors.

La marque de bijoux : Moodywood

— Iva ? tu en penses quoi ? on le fait ou pas ? — Ben, le projet est excitant et ambitieux, c’est sûr que notre petite boutique ne va pas nous combler à long terme. Ça risque de devenir routinier. Et puis on aime les défis, alors pourquoi pas ? Cela dit, chéri, on a deux enfants en bas âge [César a 2 ans, Darius 2 mois], c’est donc surtout toi qui va devoir gérer les choses là-bas, la fabrication des perles et des bijoux, trouver peintres et former des monteuses pour nos créations… Bref, la tache me paraît folle, mais c’est sans compter sur la folie, la témérité et la force de persuasion de Maxime. Qu’à cela ne tienne, en deux mois Max a trouvé les peintres, loué une maison, embauché les femmes du village d’à côté de l’université de Bénarès, avec l’aide d’Uma tout de même, pourtant frileux au départ. C’est dans notre petite boutique, fermée pour l’occasion, que Max et moi avons créé notre première collection de bijoux en octobre 2007. (Petite pensée à ma maman pour ces longs mois pendant lesquels elle s’est occupée de ses petits-enfants.) Les prototypes en poches, voilà Maxime parti auprès de notre super équipe de monteuses qui en fait n’avaient jamais monté le moindre collier, la formation des ouvrières a donc commencé ce jour de novembre 2007. Il fallait enfin trouver un nom à notre marque, qu’en toute logique nous voulions appeler Babachic. Hélas, la marque étant déjà déposée, Moodywood a surgi du bois et s’est accordé à nos humeurs….

Un succès fou

En janvier 2008, nous présentons notre première collection au Salon Bijhorca de Paris. La reconnaissance est immédiate, le succès énorme. Nous sentons sur les stands voisins une réelle bienveillance, car nous ne faisons de concurrence à personne ; le produit est vraiment nouveau, il plaît. Les créateurs d’Agnès B sont particulièrement séduits par nos perles et nous proposent un rendez-vous dans leurs bureaux à Paris pour une collection en partenariat. Antoine et Lili devient un notre plus gros client, la collaboration durera des années. Bref, en plus des ventes, nous vivons là une véritable reconnaissance, qui nous propulse et nous stimule. L’agent belge, qui avait joué les détonateurs, a entre-temps cessé son activité et n’a donc jamais représenté la marque… Mais les ventes s’étaient envolées et le succès était au rendez-vous. Notre fatigue et nos mois de stress ont pris tout-à-coup tout leur sens. L’aventure Moodywood était en route et ce fut, c’est toujours, une aventure formidable.